User Research dans le développement d'applications - Notre expérience

Comment réussir l'intégration de la recherche utilisateur dans le développement d'une application ? Les psychologues Julia, Milena et Alexandra reviennent sur une année de recherche appliquée sur les utilisateurs chez Apps with love et dévoilent les insights qu'elles ont obtenus.

L'objectif était et est toujours de concevoir nos produits de manière encore plus ciblée en fonction des besoins des utilisateurs, afin de continuer à créer des expériences uniques avec nos apps. Intégrer la recherche utilisateur dans nos processus est un travail de longue haleine. Nous vous dévoilons dans cet article comment nous avons abordé l'intégration du point de vue psychologique dans le développement de nos produits et pourquoi cela en valait la peine pour nous et nos clients.

Notre compréhension de la recherche utilisateur

Chez Apps with love, la psychologie et une application fondée et innovante d'outils psychologiques pour la recherche utilisateur ont été dès le début au centre des préoccupations.
Pourquoi la psychologie ? La psychologie analyse systématiquement le comportement et le vécu humain, ce qui rend les connaissances acquises compréhensibles et comparables. Nous y attachons une grande importance car nous sommes convaincus que la recherche utilisateur ne peut déployer tout son potentiel que si le choix, la préparation et l'application des méthodes sont effectués de manière réfléchie et que les résultats sont analysés systématiquement et présentés de manière compréhensible. De cette manière, nous pouvons fournir des connaissances et des inspirations qui tiennent la route et ne laissons pas au hasard les justifications pour ou contre quelque chose.

Intégration de la recherche utilisateur dans les étapes existantes du développement de l'application

L'utilisation ciblée d'outils psychologiques dans le développement d'applications doit être abordée de manière habile afin d'éviter autant que possible les entraves au processus pour tous les participants. Notre modèle iRAIV, développé par nos soins, en constitue la base.

En résumé, ce modèle divise les activités de recherche en quatre phases (recherche, analyse, idéation et validation) et peut être intégré de manière simple et évolutive dans toutes les étapes de développement d'une application, comme l'atelier de lancement, le développement de concepts, l'ingénierie des exigences ou le testing.

L'objectif est de saisir systématiquement le comportement et le vécu des utilisateurs à l'aide de la méthode appropriée - interview, observations, questionnaires, tests d'utilisabilité ou groupes de discussion - et ainsi de mieux les comprendre. Tout l'art consiste à trouver le bon mélange de méthodes de recherche qualitatives et quantitatives : il ne faut pas seulement savoir ce que l'utilisateur veut, comment et dans quelle mesure il veut quelque chose ou pas, mais aussi et surtout pourquoi. Ce n'est qu'ainsi que nous pouvons concevoir des expériences uniques qui répondent avec succès aux besoins des utilisateurs.

Mais un modèle écrit ne suffit pas pour une collaboration sans faille. Nous avons donc travaillé pas à pas pour ancrer une compréhension commune de l'UX et de la recherche utilisateur au sein de l'équipe d'Apps with love.

Cette compréhension commune constitue la base pour parler le même langage dans la collaboration entre les différents rôles ou disciplines professionnelles, afin d'organiser notre travail de manière efficace. Nous avons notamment organisé une journée d'équipe intensive sur ce thème et, grâce à des boucles de réflexion spécifiques dans les projets, nous avons créé un espace de discussion au niveau méta, ce qui nous a permis de consolider en permanence notre compréhension et notre position sur des thèmes tels que le design thinking et la recherche utilisateur.

Les premières activités de recherche utilisateur

Dans le cadre de différents projets, nous avons pu utiliser une multitude de méthodes. Il s'agissait par exemple d'une analyse approfondie de la concurrence, d'études d'interviews qualitatives, de tests de prototypes, de divers ateliers axés sur les besoins des clients, de groupes de discussion avec test d'écran inclus ou encore de questionnaires quantitatifs. Il est particulièrement important pour nous de choisir soigneusement les méthodes en fonction de la question posée et d'intégrer les personnes qui correspondent à la question. Par exemple, pour valider une idée d'application pour la création et la commande de cartes postales, nous avons interrogé une sélection de douze personnes. Grâce à un appel d'offres ciblé, nous avons sélectionné un groupe très hétérogène en termes de profession, d'âge, d'origine et d'attitude. Mais toutes nos personnes-test avaient un point commun : elles sont passionnées de design et de technique et représentent ainsi le groupe cible défini. Grâce à un échantillonnage conscient, nous avons réussi à regrouper les résultats de telle sorte qu'il a été possible de condenser les fonctions essentielles dans le prototype de l'application - malgré le nombre plutôt faible de personnes testées. Nous avons ainsi obtenu une multitude d'idées innovantes et d'aperçus intéressants sur les motivations et les attitudes du groupe cible, que nous avons également pu utiliser dans le cadre de la stratégie marketing. L'une des principales conclusions était par exemple l'importance du toucher de qualité des cartes, ce qui a permis de poser une question de marketing avant même d'avoir écrit une ligne de code : comment transposer le toucher des cartes dans le contexte de l'application numérique ?

Quels sont nos trois principaux enseignements ?

Une réalisation propre d'une étude d'interview qualitative, de la définition des critères de sélection à l'évaluation systématique en passant par la conception du guide, ne se fait pas en "quick & ; dirty", mais nécessite du temps et du travail de réflexion. Lors de la présentation des résultats, il s'est avéré que cet effort en valait la peine, car les résultats avaient une base stable et pouvaient ainsi être présentés sans difficulté à nos collègues de l'équipe ainsi qu'au client. Nous avons pu donner aux clients une image réaliste et proche de la réalité du groupe d'utilisateurs, de leurs pensées et de leurs attitudes, qui va au-delà des caractéristiques sociodémographiques habituelles ou des termes à la mode comme "digital native" ou "silver surfer". Heureusement, nous recevons également des commentaires de la part de nos clients :

L'intégration d'activités de recherche d'utilisateurs financièrement acceptables dans l'établissement d'offres pour les nouveaux projets de clients a exigé dès le départ des sacrifices en termes de diversité et d'exigence méthodologique de notre part. Nous avons néanmoins réussi à convaincre les clients de la valeur ajoutée de la recherche utilisateur, de sorte que la plupart des nouveaux projets intègrent de telles activités. Le défi consiste toutefois à décider individuellement où la recherche utilisateur est indispensable à un niveau élevé et où nous la proposons à un niveau réduit. La mise à l'échelle des méthodes en tant que petites et grandes activités, qui peuvent être adaptées au processus et au projet, est donc décisive et nécessite également de la pratique et de l'expérience.
Nous avons rencontré un casse-tête à ce sujet lors de l'intégration de nos connaissances en matière de recherche utilisateur dans de grands projets agiles. Un processus de développement agile et itératif exige des concertations immédiates au sein des différentes équipes de projet partiel et des processus de décision rapides pour faire avancer le développement de l'application sur la base des derniers insights. Cela peut représenter un défi, en particulier dans les grands projets avec de nombreuses personnes impliquées.

En outre, nous nous sommes parfois trouvés dans une situation de tension méthodologique : nous aimons proposer à nos clients des prototypes tangibles et visuellement attrayants. Un tel prototype favorise la compréhension du produit et agit souvent comme un moyen de communication dans l'interaction avec les utilisateurs. D'une part, cela comporte le risque, lors des tests, que l'accent soit mis très tôt sur les aspects de l'utilisabilité plutôt que sur l'évaluation du concept de l'application. D'autre part, il se peut que le concept existant soit fondamentalement modifié sur la base des insights et que les connaissances trouvées nécessitent un travail de traduction commun pour le développement du prototype. Il est important de faire comprendre que les besoins des utilisateurs que nous avons identifiés ne constituent pas encore des solutions d'application prêtes à l'emploi. Celles-ci seront élaborées dans une prochaine étape, en collaboration avec l'équipe et parfois aussi avec les clients. Cette démarche suppose que toutes les personnes concernées acceptent la méthode choisie et aient le courage de faire des essais.

Nos expériences nous incitent à nous plonger davantage dans le monde des utilisateurs et surtout à développer en permanence nos méthodes afin qu'elles puissent être utilisées de manière encore plus agile et évolutive. Nous prenons également beaucoup de plaisir à expérimenter et à découvrir quelles sont les meilleures méthodes UX pour le développement d'applications. Nous réfléchissons par exemple à l'utilisation future de méthodes telles que les communautés en ligne, les diaries ou les design sprints, et nous voyons dans l'Analytics un potentiel pour adapter en permanence nos apps existantes à l'air du temps et aux besoins des utilisateurs.

Nous restons à l'écoute et vous tiendrons au courant.